- Une journée d’automne
- Wallace Stegner
- Éditions Gallmeister
- 160 pages
- Triangle amoureux, secrets, famille
L'avis de Colette :
Pour ceux qui aiment lire les petits romans d’amour sans trop de complexité, vous serez servi. Par contre, les complications sont du côté du cœur, un homme pour deux femmes. Il y a 3 personnages principaux, Margareth et son mari Alec et la petite sœur de Margareth, Elspeth. Cette dernière dans la jeune vingtaine vient vivre avec sa sœur et son mari. Les deux sœurs sont surexcitées d’être enfin réunies sous le même toi. Elspeth est très vivante, enjouée tout le contraire de sa sœur Margareth qui est plutôt rigide, froide. Quant à Alec, il est blagueur, il a toujours une histoire a raconté, des jeux de mots, en résumé, il est drôle et attachant. Elspeth passe beaucoup de temps avec lui sur la ferme, car Margareth est plus du genre à rester à la villa comme une bonne épouse. Le temps passera et inévitable arrivera entre Elspeth et Alec, une attirance réciproque naîtra et sans compter une grossesse surprise. Voilà donc le triangle amoureux bien présent et la crise familiale. Ce qui est ressorti de ma lecture c’est tous les non-dits, faire comme ci rien ne s’était produit, mais il y a eu une grossesse, suivi d’un accouchement pour la sœur de Margaret. Des années ont passé et ils ont continué de vivre dans le silence sans jamais s’expliquer. Mais qu’arrivera-t-il au bébé? Bon moment de lecture tranquille avec une curiosité afin de savoir comment vont s’en sortir ses 3 personnages…et le bébé!
Résumé :
Suspendue au bras de son mari Alec, Margaret guette avec impatience l’arrivée du train de sa sœur Elspeth, venue d’Écosse pour vivre avec eux dans l’Iowa. Vive et malicieuse, s’émerveillant d’un rien, Elspeth respire la joie de vivre et ne tarde pas à illuminer leur vie de riches fermiers bien installés. Mais alors que l’automne s’annonce, un triangle amoureux se forme peu à peu entre Alec et les deux sœurs. Lorsque survient l’irréparable, celui-ci ne tarde pas à se transformer en piège dramatique. Il faudra alors sauver ce qui peut l’être...
Dans ce court roman demeuré inédit en France, Wallace Stegner révèle avec la virtuosité qu’on lui connaît les drames qui se jouent derrière les apparences d’une existence paisible.
- Comme un parfum d’éternité
- Francisco da Conceiçao
- Éditions J’ai lu
- 318 pages
- Récit de vie, secrets de famille
L'avis de Danièle :
Une Madeleine de Proust à déguster sans modération. Ce livre est construit comme un récit de vie qui vous fera voyager dans le temps depuis les années 1900 jusqu'en 1987, de Paris à Lille sans oublier de faire un détour par Lisbonne.
Tout commence lorsque Caroline, jeune romancière qui rédige des biographies en maison de retraite, est interpellée par Marie qui souhaite également sa biographie.
C'est ainsi que rien ne vous échappera de la vie tourmentée de Marie depuis sa naissance, en passant par ses amours compliqués, ses rencontres qui ont marqué et chamboulé sa destinée.
Ce livre est émouvant, touchant, c'est un hymne à la Vie, et nous fait passer un beau message : quoiqu'il arrive dans la vie, ne jamais abdiquer, toujours se relever, au bout du tunnel, la lumière arrive pour des jours meilleurs.
C'est un joli coup de cœur pour la plume de l'auteur que je découvre et je ne peux que vous recommander ce roman, si de surcroît vous aimez les secrets de famille, c'est un pur bonheur d'évasion.
Résumé :
1988, Caroline, 35 ans est une jeune romancière qui s'adonne à la rédaction de biographies à partir de témoignages de résidents en maison de retraite.
Dans l'une d'elles, elle rencontre Marie, âgée de 87 ans. Caroline va être émue aux larmes par la vieille dame et bousculer ses certitudes à travers le récit de sa vie palpitante. D'événements heureux en dénouements tragiques, d'aventures amoureuses en déconvenues douloureuses, l'écrivaine est emportée dans un XXième siècle mouvementé, qui la conduira du Paris Bellevillois aux guinguettes lilloises, en passant par les deux guerres et les années folles.
- Seth et le garçon sirène
-Yves Rozier
-Ex Aequo
-168 pages
-LGBT, vie, souvenirs, chimère, quête, sida
L'avis de Lynda :
Cette histoire prend vraiment au coeur.
C’est avec Seth que nous suivrons cette histoire, en fait 60 ans de sa vie. Le petit bonhomme aux cheveux roux a grandi et il se cherche également.
Une imagination assez fertile, quand il se retrouve avec Vincent, en fait on comprend très vite que Seth aime Vincent, mais la vie n’est pas comme ça se dit-il, malgré qu’il veuille vivre sa vie en étant lui.
Et puis adulte le spectre du SIDA rend le tout dramatique.
Rendu dans la soixantaine, il espère encore vivre la vie qu’il a toujours voulu vivre…
Y arrivera-t-il?
Bien écrit, se lit rapidement et on se sent bien accroché par Seth, tout au long de sa vie.
Je recommande, ce fut pour moi un petit coup de coeur!
Résumé :
« Les yeux fermés, Vincent et moi, nous nous retrouvons en secret à l'abri des
rochers. Nous profitons de la brise marine qui murmure. Elle nous susurre des douceurs au creux de nos oreilles. L'huile solaire à la bergamote s'acharne à tanner notre peau nue. Sur le dos ou
sur le ventre, nous nous imaginons être des fakirs grillés sur des tapis volants en grève. Le rire des mouettes nous berce et nous accompagne vers la trêve. Le temps est suspendu sur cet embryon
de plage enserré entre les blocs de grès. Les galets ont même cessé de rouler. L'eau clémente les laisse se reposer. »
Seth est un enfant roux ballotté entre la ville du bord de mer et le village des
grands-parents. Du fait de son prénom déroutant et de la couleur de ses cheveux, il ne se sent pas à sa place. Il rêve de partir enfin à la poursuite d'un garçon- sirène qu'il a vu à la piscine.
Devenu adulte, il affronte une série d'événements qui le bousculent. On le suit avec en bruit de fond la présence du SIDA.
Parviendra-t-il à devenir ce qu'il est ?
- Il est temps de vivre la vie que tu t’es imaginée
- Christine Michaud
- Éditions Eyrolles
- 324 pages
- Croissance personnelle, prise de conscience, deuil
L'avis de Marie Francine:
Très bon livre qui fait réfléchir à la vie que l’on mérite si nous prenons le temps de suivre son propre parcours. Dans ce livre plusieurs petits cadeaux à Corinne, qui pourra prendre conscience que pour atteindre sa vie et ses rêves qu’elle s’était imaginée sans les avoir accomplies seront offerts de la part de ses proches, entre autres celle de sa grand-mère Frannie décédée ayant habitée et décédée en Floride.
Une multitude de surprises attend Frannie et de très belles et nouvelles connaissances lui seront offertes pour mieux comprendre certaines situations de sa vie vécue par le passé.
Résumé :
À peine arrivée en Floride, Corinne va de surprise en surprise. Qui était réellement Frannie, sa grand-mère flamboyante et exubérante qui vivait selon ses propres règles ? Comment pouvait elle posséder cette grande maison transformée en caverne d'Ali Baba et cette décapotable bleu poudre? Qui sont ses amis originaux qui prennent tour à tour soin d'elle et lui transmettent chacun un enseignement ? Ce qui devait être au départ un court séjour se transforme en une véritable quête de soi. Corinne va petit à petit prendre conscience que pour atteindre sa vie de rêve, celle qu'elle s'est imaginée sans l'accomplir, elle devra guérir ses blessures et se libérer des lourdeurs qui l'entravent. Après le succès d'une irrésistible envie de fleurir, Christine Michaud nous propose un second roman qui mêle avec habileté le merveilleux, l'humour et l'émotion.
- Alabama 1963
- Ludovic Manchette et Christian Niemiec
- Éditions Le Cherche Midi
- 384 pages
- Roman policier et polar, ségrégation, roman historique, amitié, Alabama, enlèvement
L'avis de Martine :
En 1963 dans l'Alabama, le corps d'une petite fille noire est retrouvé sans vie à Birmingham, puis d'autres petites filles noires disparaissent. La police, blanche, ne se donne pas beaucoup de mal pour les retrouver. Bud un ancien policier reconverti en détective privé, considérer comme un alcoolique notoire dont les affaires ne fonctionnent pas vraiment va décider d'accepter d'enquêter sur ces disparitions. Pour établir un lien avec la communauté noire, il va s'allier avec Adela une femme de ménage, ils espèrent que les Noirs veulent bien lui parler, afin de mener son enquête sans se heurter aux différences de leurs couleurs de peau.
Ce duo improbable d'enquêteurs va fonctionner à merveille et nous plonge dans l'Amérique ségrégationniste des années 60.
En mêlant la petite histoire à la grande, celle de 1963, entre autres, la marche sur Washington avec le discours de Martin Luther King et l'assassinat de Kennedy, les auteurs nous ont présentés plus qu'un roman policier, c'est un récit avec des personnages attachants et des dialogues intéressants.
Une belle réussite pour un premier roman, que je vous recommande.
Résumé :
Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d'une fillette noire est retrouvé. La police s'en préoccupe de loin. Mais voilà que d'autres petites filles noires disparaissent...
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d'enquêter pour le père de la première victime. Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s'interroge : "Les petites filles, ça ne disparaît pas comme ça..."
Deux êtres que tout oppose. A priori.
Sous des airs de polar américain, "Alabama 1963" est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d'assassinat de Kennedy.
- Les Winchester T2 - Stephen
- Audrée Mc Nicoll
- Éditions De Mortagne, 2022
- 352 pages
- Romance, saga, chantage, Angleterre
L'avis de Micheline :
Quel esprit et quelle imagination chez l’auteure Audrée Mc Nicoll!
L’action se déroule en Angleterre, en majeure partie à Londres, en 1758. Marion Prettygrew est devenue une ravissante jeune femme. La fille du duc de Ross a toujours gravité dans la sphère d’influence des Winchester et, d’aussi loin qu’elle se souvienne, son cœur appartient à Stephen qui n’a pas remarqué qu’elle a grandi et qu’elle l'espère... Quand un dénommé John Smith lui impose un chantage odieux pour effacer une dette astronomique contractée par son père, Marion ne peut qu’obtempérer. Le prix à payer: la ruine de Stephen Winchester.
Comment le sauver et aider sa propre famille qui risque de se trouver à la rue?
Marion est attachante. Elle est vive d’esprit, mais la menace lui enlève ses moyens. Elle se retrouve au cœur de la tourmente et j’avais peur pour elle. Dans les rues de Londres ou dans les jardins des belles demeures, elle devient une proie. Le romantique et touchant Stephen n’aime pas ce qu’il voit dans ses yeux. Il veut la protéger. Les personnages créés par l’auteure sont tous intéressants, aimables ou détestables. Dans ces romans qui font très "vieille Angleterre", les us et coutumes de la haute société imposent des conventions. Des vilains y bafouent les règles et des couples se passent de chaperons dans l’apothéose d’une cour assidue et osée où les corsets et les soixante jupes des belles ne constituent qu’une mince barrière à la sensualité. Et j’adore!
J'ai apprécié le vocabulaire recherché et les descriptions précises qui me donnaient l'impression d'y être. Le romantisme est à fleur de peau. L’érotisme est de bon goût, sans gratuité.
Résumé :
Angleterre, 1758
Lorsqu’un dénommé John Smith se présente chez elle pour lui annoncer qu'elle a sept jours pour rembourser les dettes de son père disparu, Marion Prettygrew est anéantie. Le prix à payer est trop élevé: on exige d’elle qu’elle ruine la vie de Stephen Winchester, l’homme qu’elle aime depuis sa tendre enfance. Une passion naissante vient brouiller les cartes. Alors qu’il s’est toujours acharné à l'éviter, Stephen voit maintenant en Marion la femme qu'il désire conquérir.
Refusant de nuire à son prétendant, cette dernière doit déjouer seule les plans de son maître chanteur. Comment parviendra-t-elle à ses fins?
- Femme fleuve
- Anaïs Barbeau-Lavalette
- Éditions Marchand de feuilles
- 252 pages
- Amour, désir au féminin, poétique
L'avis de Nathalie :
Après le magnifique roman, La Femme qui fuit, l'auteure nous transporte cette fois dans un paysage à la fois féérique et déconcertant.
Une jeune femme vient s'installer sur le bord de fleuve pour écrire. Loin de sa fille et de son homme pour quelque temps. Pendant son séjour, elle croisera des gens qui changeront sa vie par leurs couleurs, leurs odeurs et leurs touchers. Chacun à leur façon lui fera redécouvrir la beauté de notre fleuve. Au travers le bleu du peintre Georges qui lui transpercera le cœur, au travers les algues avec Narcisse et Hisaé qui lui raconte l'amour à la Japonaise.
Le vrai se mélange à l'imaginaire. Nous traversons le fleuve pour revoir le grand-père Barbeau et ses toiles, la Grand-tante Janine et son oubli.
Mais l'auteure nous fait traverser dans ses mots comme dans la beauté d'une toile. On s'y perd pendant des heures tant la magnificence nous enivre. C'est beau, c'est tendre, c'est bleu, c'est poétique. C'est impossible à décrire, il faut le lire pour le vivre.
Résumé :
Un peintre se retrouve sur la grève d'un grand fleuve afin d'en reproduire le bleu quand une femme vient bouleverser sa vie. Comme deux amoureux qui se sont rencontrés trop tard, ils se réfugient l'un dans l'autre.
Vœu lumineux d'une beauté sauvage, ce nouveau roman d'Anaïs Barbeau-Lavalette porte sur ses ailes la résilience des huîtres qui fabriquent une perle de leur blessure, la majestuosité du lis géant qui ne fleurit qu'aux sept ans et l'audace de toutes les femmes qui ont décidé d'écrire leur désir.