Nous voulons apprendre un peu plus question de livre...
1. Pour ma première
question, tu habites dans quelle ville ?
Je suis née à Sherbrooke. J’ai travaillé pendant 37 ans au CHUS en tant qu’adjointe à l’enseignement. J’ai pris ma retraite en mai 2018 et je compte
poursuivre ma vie à Sherbrooke. J’ai parcouru le Canada en camping et je voyage assez régulièrement à l’étranger, Par contre, je dois avouer que lorsque je revois les lumières de ma ville, je la
trouve belle, tranquille, sereine. L’Estrie est un très bel endroit pour élever une famille.
2. À quel âge as-tu su que tu voulais devenir écrivaine ?
Je ne l’ai jamais vraiment su. Dès le début du secondaire, j’adorais le français. J’étais toujours l’élève méritante dans cette matière, alors qu’en
mathématiques, j’étais pourrie jusqu’à l’os. Je lisais énormément à l’époque. Et je pondais des nouvelles que je faisais lire à mes copines. Par la suite, j’ai toujours écrit. Pour moi. Chaque
jour, je passais une heure devant une dactylo (il faut se ramener dans les années 80) ou devant une feuille mobile. Je l’ai fait pendant des années de sorte que j’ai même vu ma calligraphie
changer. Puis enfin le premier ordinateur personnel… C’est tellement plus facile et surtout plus rapide… Mon mari et mes enfants savaient que j’écrivais et que cette activité restait mon
passe-temps préféré, mais personne d’autre n’était au courant de mon jardin secret. Au dernier cours de roman et de création littéraire que j’ai suivi, le professeur nous a demandé quel genre
nous intéressait et pourquoi nous écrivions. Des dix « étudiants », tous voulaient écrire pour le plaisir. Il nous a alors demandé pourquoi ne pas tenter de se faire publier. Pourquoi pas en
effet !? À 50 ans, j’en étais là. Pourquoi ne pas partager mes textes ? La retraite s’en venait ; il me fallait la préparer pour ne pas tomber dans le néant… pour générer encore... pour me créer
un nouveau cercle…
3. Qu'est-ce que tu trouves, de plus, difficile lorsque tu es en période d'écriture ?
Écrire est une activité à la fois cartésienne et créative. Je crois qu’il faut s’éclater à tous les niveaux. Le plus difficile dans l’aventure d’écrire
un livre reste d’avoir une idée qui nous porte, qui active notre imaginaire, qui nous « allume » et qui nous donne envie de plonger dans un monde, de l’habiter et de se laisser habiter par des
personnages. Ensuite, c’est plus cartésien, mais passionnant, car on peut connaître beaucoup du sujet et des lieux où se situera notre histoire, sinon il faut se documenter. Avec Internet, c’est
désormais facile ! On trouve des images, des textes, de la documentation sur tout. Mais déjà l’imaginaire est à l’œuvre, puisque ce que l’on trouve, on en fait la synthèse et on le construit à sa
manière.
En période d’écriture comme telle, mon défi est de rester dans le cadre d’un plan, le cadre fixé et ne pas laisser les personnages m’entraîner dans tous
les sens où il deviendrait difficile de reprendre le fil de l’histoire à raconter.
4. Nomme le personnage de tes romans à qui tu es le plus attaché ?
Puisqu’il faut n’en nommer qu’un, je vais y aller avec Albert. Albert le parfait imparfait. Le contrôlant fier. L’amoureux responsable, impétueux,
jaloux et souvent soupe-au-lait. J’aime quand il ronronne de bonheur et j’adore quand il grogne ses ordres, ses opinions (souvent discutables !) et sa frustration. D’ici la fin de la série, il va
souffrir… mais alors là pas à peu près ! Et même si j’y suis attachée, le voir se débattre ou s’effondrer, c’est gratifiant.
5. Comment est-ce que tu te sens lorsque tu écris le dernier mot de ton livre ?
Le dernier mot n’est pas encore écrit pour la saga. Mais à chaque tome, le 1 et le 2, j’avoue que j’étais pleinement heureuse, tranquille, sereine.
Comme devant un coucher de soleil… Tu sais qu’il y aura un lendemain, un jour nouveau… Et qu’il sera beau avec ses nouvelles couleurs, sa clarté et ses odeurs différentes ! Il y aura peut-être un
vent qui balaiera tout sur son passage ou il fera peut-être assez chaud pour s’adonner à la paresse sur une plage… Qui sait ?
6. Est-ce que les personnages de tes romans sont inspirés des personnes que tu as connues ?
Pas encore. J’avoue que j’aurais bien aimé croiser Albert… Miam…
7. Nommez un auteur que vous aimez ?
Michel Tremblay. Tout ce qu’il écrit est précis et efficace sans qu’on en ait vraiment conscience. Il sait recréer des réalités québécoises et
canadiennes et son regard aimant sur sa mère est très poignant.
8.Avant de publier un livre, à qui le fais-tu lire ?
À mon mari qui est très « sciences », très « mathématiques ». Il me dit si ce que j’écris fait du sens, si ça se tient. Il adore Senécal, alors je sais
qu’il peut accepter l’impensable !
Maintenant apprenons à te connaître personnellement un peu plus...
1. Quel est ton signe du zodiaque ?
Je suis Cancer. Tout à fait.
Ascendant Cancer en plus. Très famille. Ultra-romantique. Tranquille.
Secrète.
2. Quel est ton repas préféré ?
Du poisson, du saumon de toutes les façons, de la morue (En Gaspésie) et des Fish and
Chips.
3.Quelle musique est ta favorite ?
J’aime de tout. Souvent j’écris en écoutant de la musique. J’aime beaucoup Ed Sheeran et Dan Auerbach.
J’aime le pop, le rock, la musique classique, le celtique et j’adore la musique de Noël.
4.Un livre que tu as lu et que tu nous recommandes, style ''A lire absolument''
?
Je ne peux pas me résoudre à en nommer qu’un. Il faudrait que la question soit « quel est ton décompte des
dix livres que tu recommandes ? » Alors parmi les derniers lus :
Les yeux jaunes des crocodiles de Katherine Pancol. (Pour la rage
!)
Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Annie Barrows (Pour l’Histoire et la vie sur
une île, un monde clos où tous se connaissent et cultivent leurs secrets comme une fleur rare et fragile).
Hopeless de Colleen Hoover (Pour la destruction et l’amour dans un même livre). Je n’en suis pas encore
revenue de ce roman ! Et les larmes me viennent quand j’y pense. J’aurais tellement avoir écrit ce livre !
Mais depuis longtemps :
Bonbons assortis de Michel Tremblay (du bonbon voilà !)
Un ange cornu avec des ailes de tôle de Michel Tremblay (des petits chapitres sur les lectures de Michel,
ses partages avec sa grand-mère et sa mère, ce qui explique son amour des livres et ce pourquoi il est devenu lui-même un écrivain).
5. Une qualité et un défaut chez toi !
Qualité : perfectionniste.
Défaut : perfectionniste.
6.Si tu devais te comparer à un animal, qu'est-ce que ça serait
?
Question difficile. Tiens un grand-duc ! Parce que je suis un oiseau de nuit ! J’aime beaucoup écrire
après dix heures le soir, jusqu’à deux heures du matin. Je ne suis pas une dormeuse.
7. Quelles sont les sorties que tu aimerais faire cette année
?
A Sherbrooke, plusieurs artistes nous visitent. Notre centre culturel a une excellente programmation.
J’aime le théâtre et la musique. Si jamais Robert Charlebois revient nous voir, j’en serai. Si les Canadiens de Montréal se montrent un peu plus inspirants cette année, peut-être irais-je les
encourager ! Ultimement, je planifierai un voyage en Europe pour le printemps 2019.
8. Révélez-nous un côté caché de vous que personne connaît
?
Avant l’âge de 20 ans, j’aurais pu écrire une thèse sur les romans Harlequin ! Même si c’était toujours la
même recette (la pauvre nunuche qui rencontre un homme riche, qui le change par son innocence et elle qui apprend le monde par son expérience à lui), j’y revenais tout le temps. J’avoue que c’est
gênant de dire que j’en ai tant lus.
9. Jusqu'à quel âge tu aimerais vivre ?
Jusqu’à ce que j’aie écrit mon dernier livre. Alors, je voudrais vivre
toujours.
10.Dans le futur, tu te souhaites quoi ?
Avoir des petits-enfants.
Partager mes lectures avec le plus de lecteurs possibles. Déborder du cercle des
connaissances. Voir un inconnu qui lit un de mes livres à une terrasse de café ou sur une plage. Entendre que les lecteurs croient encore en l’amour.
Un grand merci à Micheline Poulin pour s'être gentiment prêté à notre pause L'Entre-Nous.